La société considère le plus souvent des cas que la vie est juste le fait d’être présent et de vivre tout simplement mais le terme de "vie" comporte essentiellement deux significations qui, tout en étant intimement liées, n'en restent pas moins distinctes. D'une part, on peut entendre par vie un ensemble de phénomènes qui concourent à la croissance et à la conservation d'un être, acception qui s'incarne dans le participe présent du verbe "vivre" : le "vivant". D'autre part, on peut considérer que la vie résulte de cet ensemble de phénomènes, à savoir le temps qui s'écoule entre la naissance et la mort, et dans ce cas c'est le participe passé du verbe "vivre" qui nous intéresse : le "vécu". À cette première ambiguïté vient s'ajouter celle du pronom indéfini "on". Qui est ce "on" qui pourrait raconter sa vie ? S'agit-il du biologiste, du philosophe, ou plus généralement de chacun de nous relativement à sa propre existence ? Enfin, même si la distinction paraît ici des plus pertinentes au premier abord, le verbe "pouvoir" nous renvoie à deux ordres de compréhension : celui du fait, et celui du droit. Il va de soi que la conjonction de toutes ces difficultés ne nous autorise pas à traiter frontalement le problème de la définition de la vie, d'autant qu'elles nous entraînent aussi bien sur un terrain épistémologique que "métaphysique".
Définir la vie (entendue comme "vivant"), c'est déterminer de façon exacte ce qu'est la vie, autrement dit déterminer sa nature ou son essence. Or, faire de la vie une substance à part entière, n'est-ce pas s'empêcher d'étudier la vie comme n'importe quel phénomène physique ? Il nous faudra donc dans un premier temps mettre en évidence l'impossibilité qui existe à raconter sa vie comme substance, ce qui nous conduira à nos interroger sur la notion même de définition de manière à ce que cette dernière ne perde pas tout son sens quand on l'applique à l'idée de vie. Néanmoins, la distinction entre l'animé et l'inanimé fait partie des distinctions usuelles, et qui nous paraissent aller de soi. Comment l'expliquer et la raconter si nous refusons toute possibilité de définition à la vie ? Passant ainsi d'une conception "substantialiste" de la vie à une conception "fonctionnelle", et ayant montré qu'à défaut de la "raconter", il est possible de "caractériser" la vie, nous exposerons en nous référant à l'histoire de la biologie les difficultés qui subsistent au sein même de la caractérisation du vivant. Mais peut-on réellement caractériser la vie ? La raconter, l’introduire dans des mots, est-ce vraiment en perdre ou en trahir sa teneur pure. La vie est une caractéristique donnée à l'état et aux formes auto-organisées ethoméostatiques de la matière (organismes vivants) ayant une capacité de duplication et d'évolution. Cette définition est parfois étendue à l'ensemble des êtres vivants dans labiosphère. Elle implique un phénomène empirique particulièrement important pour les humains (qui sont eux-mêmes vivants et pour qui les autres êtres vivants ont une place particulière), mais qui ne se laisse pas facilement définir ou raconter. Ce phénomène s'oppose à la notion de matière inerte ou inanimée qui s'articule avec la notion demort, à la durée qui sépare lanaissance de la mort, au contenu en événements ou en actions de cette étendue temporelle, pour un humain et à l'approche harmonieuse des relations humaines. Une des marques de l'hominisation est l'existence derites funéraires, et donc d'une conscience d'une transition entre la vie et la mort. La vie est un concept primordial qui a donné lieu depuis des temps immémoriaux à de nombreuses réflexions empiriques, philosophiques, scientifiques, etc. C'est également un sujet de débat politique, qu'il s'agisse du traitement accordé aux êtres vivants par rapport aux humains et aux choses inertes ou des considérations sur le début et la fin de la vie humaine,bibliophilie. Ces réflexions concernent par exemple la catégorie non-statique (par opposition à la matière inerte ou à l'état de mort), le concept d’évolution (passage de lamatière inerte à la vie, développement et disparition des formes vivantes, mort, création, etc.) et la qualité de vie.Elles sont toujours liées aux notions d'esprit et d'intelligence. Elles débouchent également sur des réflexions sur l'étendue temporelle et spatiale de la vie (y compris dans l'univers : « vie extraterrestre »). Elles s'interrogent à la fois sur les conditions d'apparition de la vie (phénomène unique ou au contraire très banal) et sur la possibilité d'une vie évoluée (par comparaison à l'humanité, implicitement considérée comme l'achèvement de l'évolution de la vie terrestre) au sein de l'univers. La biologie est l'étude scientifique de la vie. Elle s'appuie notamment sur la chimie organique mais certains théoriciens n'excluent pas d'adopter des définitions pouvant inclure des formes mécaniques ou électromécaniques, et même des formes créées par l'homme hors de tout processus reproductif naturel (« vie artificielle » ou cellule artificielle).La vie est donc une sorte d’état organisé et homéostatique de la matière propre de se qu’il soit.Il ne faudrait pas demander à un scientifique de raconter sa vie. Car au contraire, chacun de nous sait ce qu'est la vie ou enfin presque. Il n'y a donc point de terme plus commun que celui de vie, et il se trouverait peu de gens qui ne prissent pour un affront qu'on leur demande ce qu'ils entendent par ce mot. Il semble donc qu'existe une série intuitive, commune à chacun, de la notion de vie, si bien que nous sommes en droit de nous demander si celle-ci n'est pas purement et simplement une de ces "notions d'elles-mêmes si claires qu'on les obscurcit en voulant les raconter" (Descartes, Principes de philosophie). Ne faudrait-il pas dés lors s'en remettre au sens commun et renoncer à une entreprise de définition aussi futile que vaine ?
En réalité, il apparaît très vite que l'idée de vie n'est évidente qu'en apparence, et que cette apparence s'évanouit dès que l'on s'interroge un tant soit peu sur ce qu'elle renferme.
Ainsi envisagée, l'idée de vie perd la simplicité qui la caractérisait au premier abord, « Qu'est-ce donc que la vie ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus ». Loin d'être inutile, la tentative d'une définition de la vie se révèle donc nécessaire dans la mesure où d'une part nulle compréhension ne nous en est donnée "a priori" ou intuitivement, et où d'autre part, on ne saurait laisser un concept aussi fondamental dans l'indétermination. Toutefois, il convient dès à présent d'opérer une délimitation de ce concept, afin de ne pas sombrer dans les abîmes d'une réflexion trop vagabonde. C'est avant tout sur la vie entendue comme "vivant" que doit porter notre analyse, et c'est pourquoi c'est dans ce sens restreint que nous l'emploierons pour le moment.C'est Aristote qui le premier a dessiné l'esquisse d'une définition générale de la vie. Celui-ci distingue en effet, dans l'effort taxinomique qui est le sien, les corps animés des corps inanimés, lorsqu'il écrit dans son traité De l'âme :
Définir la vie (entendue comme "vivant"), c'est déterminer de façon exacte ce qu'est la vie, autrement dit déterminer sa nature ou son essence. Or, faire de la vie une substance à part entière, n'est-ce pas s'empêcher d'étudier la vie comme n'importe quel phénomène physique ? Il nous faudra donc dans un premier temps mettre en évidence l'impossibilité qui existe à raconter sa vie comme substance, ce qui nous conduira à nos interroger sur la notion même de définition de manière à ce que cette dernière ne perde pas tout son sens quand on l'applique à l'idée de vie. Néanmoins, la distinction entre l'animé et l'inanimé fait partie des distinctions usuelles, et qui nous paraissent aller de soi. Comment l'expliquer et la raconter si nous refusons toute possibilité de définition à la vie ? Passant ainsi d'une conception "substantialiste" de la vie à une conception "fonctionnelle", et ayant montré qu'à défaut de la "raconter", il est possible de "caractériser" la vie, nous exposerons en nous référant à l'histoire de la biologie les difficultés qui subsistent au sein même de la caractérisation du vivant. Mais peut-on réellement caractériser la vie ? La raconter, l’introduire dans des mots, est-ce vraiment en perdre ou en trahir sa teneur pure. La vie est une caractéristique donnée à l'état et aux formes auto-organisées ethoméostatiques de la matière (organismes vivants) ayant une capacité de duplication et d'évolution. Cette définition est parfois étendue à l'ensemble des êtres vivants dans labiosphère. Elle implique un phénomène empirique particulièrement important pour les humains (qui sont eux-mêmes vivants et pour qui les autres êtres vivants ont une place particulière), mais qui ne se laisse pas facilement définir ou raconter. Ce phénomène s'oppose à la notion de matière inerte ou inanimée qui s'articule avec la notion demort, à la durée qui sépare lanaissance de la mort, au contenu en événements ou en actions de cette étendue temporelle, pour un humain et à l'approche harmonieuse des relations humaines. Une des marques de l'hominisation est l'existence derites funéraires, et donc d'une conscience d'une transition entre la vie et la mort. La vie est un concept primordial qui a donné lieu depuis des temps immémoriaux à de nombreuses réflexions empiriques, philosophiques, scientifiques, etc. C'est également un sujet de débat politique, qu'il s'agisse du traitement accordé aux êtres vivants par rapport aux humains et aux choses inertes ou des considérations sur le début et la fin de la vie humaine,bibliophilie. Ces réflexions concernent par exemple la catégorie non-statique (par opposition à la matière inerte ou à l'état de mort), le concept d’évolution (passage de lamatière inerte à la vie, développement et disparition des formes vivantes, mort, création, etc.) et la qualité de vie.Elles sont toujours liées aux notions d'esprit et d'intelligence. Elles débouchent également sur des réflexions sur l'étendue temporelle et spatiale de la vie (y compris dans l'univers : « vie extraterrestre »). Elles s'interrogent à la fois sur les conditions d'apparition de la vie (phénomène unique ou au contraire très banal) et sur la possibilité d'une vie évoluée (par comparaison à l'humanité, implicitement considérée comme l'achèvement de l'évolution de la vie terrestre) au sein de l'univers. La biologie est l'étude scientifique de la vie. Elle s'appuie notamment sur la chimie organique mais certains théoriciens n'excluent pas d'adopter des définitions pouvant inclure des formes mécaniques ou électromécaniques, et même des formes créées par l'homme hors de tout processus reproductif naturel (« vie artificielle » ou cellule artificielle).La vie est donc une sorte d’état organisé et homéostatique de la matière propre de se qu’il soit.Il ne faudrait pas demander à un scientifique de raconter sa vie. Car au contraire, chacun de nous sait ce qu'est la vie ou enfin presque. Il n'y a donc point de terme plus commun que celui de vie, et il se trouverait peu de gens qui ne prissent pour un affront qu'on leur demande ce qu'ils entendent par ce mot. Il semble donc qu'existe une série intuitive, commune à chacun, de la notion de vie, si bien que nous sommes en droit de nous demander si celle-ci n'est pas purement et simplement une de ces "notions d'elles-mêmes si claires qu'on les obscurcit en voulant les raconter" (Descartes, Principes de philosophie). Ne faudrait-il pas dés lors s'en remettre au sens commun et renoncer à une entreprise de définition aussi futile que vaine ?
En réalité, il apparaît très vite que l'idée de vie n'est évidente qu'en apparence, et que cette apparence s'évanouit dès que l'on s'interroge un tant soit peu sur ce qu'elle renferme.
Ainsi envisagée, l'idée de vie perd la simplicité qui la caractérisait au premier abord, « Qu'est-ce donc que la vie ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus ». Loin d'être inutile, la tentative d'une définition de la vie se révèle donc nécessaire dans la mesure où d'une part nulle compréhension ne nous en est donnée "a priori" ou intuitivement, et où d'autre part, on ne saurait laisser un concept aussi fondamental dans l'indétermination. Toutefois, il convient dès à présent d'opérer une délimitation de ce concept, afin de ne pas sombrer dans les abîmes d'une réflexion trop vagabonde. C'est avant tout sur la vie entendue comme "vivant" que doit porter notre analyse, et c'est pourquoi c'est dans ce sens restreint que nous l'emploierons pour le moment.C'est Aristote qui le premier a dessiné l'esquisse d'une définition générale de la vie. Celui-ci distingue en effet, dans l'effort taxinomique qui est le sien, les corps animés des corps inanimés, lorsqu'il écrit dans son traité De l'âme :
"Parmi les corps naturels, certains ont la vie et certains ne l'ont pas. Nous entendons par vie le fait de se nourrir, de croître, et de dépérir par soi-même".
De cette manière, le philosophe grec identifie les notions de vie et d'animation (c'est-à-dire le fait de posséder une âme), "l'âme-vie" étant la forme ou l'acte de l'être naturel vivant. Certes, il existe pour lui trois sortes d'âmes : l'âme végétative ou nutritive (propre aux plantes), faculté de croissance et de reproduction, l'âme animale ou sensitive (propre aux animaux), faculté de sentir, de désirer et de mouvoir et enfin l'âme raisonnable ou pensante, réservée à l'être humain, mais cette distinction n'enlève rien au fait que c'est la "psyché" (le "souffle rafraîchissant") prise globalement qui s'érige en principe de vie. Cette conception de la vie comme animation de la matière va influencer l'ensemble des philosophies médicales jusqu'au début du XIXe siècle. C'est ainsi que Stahl voit en l'âme ce qui confère la vie, c'est-à-dire le mouvement dirigé, finalisé, sans lequel la machine corporelle se décompose. Les corps vivants sont pour lui des corps composés, constamment menacés d'une prompte dissolution et d'une facile corruption, et pourtant doués d'une disposition contraire et opposée à la corruption. Or, le principe de conservation, d'autonomie de la nature vivante, ne peut pas être passif, donc matériel ; seule l'âme est à même de raconter la vie comme pouvoir de suspendre temporairement un destin de corruptibilité.
En des termes moins chargés de métaphysique, Bichat reprend à son compte la vision de Stahl, notamment lorsqu'il commence ses Recherches physiologiques sur la vie et la mort par la formule célèbre très connue :
De cette manière, le philosophe grec identifie les notions de vie et d'animation (c'est-à-dire le fait de posséder une âme), "l'âme-vie" étant la forme ou l'acte de l'être naturel vivant. Certes, il existe pour lui trois sortes d'âmes : l'âme végétative ou nutritive (propre aux plantes), faculté de croissance et de reproduction, l'âme animale ou sensitive (propre aux animaux), faculté de sentir, de désirer et de mouvoir et enfin l'âme raisonnable ou pensante, réservée à l'être humain, mais cette distinction n'enlève rien au fait que c'est la "psyché" (le "souffle rafraîchissant") prise globalement qui s'érige en principe de vie. Cette conception de la vie comme animation de la matière va influencer l'ensemble des philosophies médicales jusqu'au début du XIXe siècle. C'est ainsi que Stahl voit en l'âme ce qui confère la vie, c'est-à-dire le mouvement dirigé, finalisé, sans lequel la machine corporelle se décompose. Les corps vivants sont pour lui des corps composés, constamment menacés d'une prompte dissolution et d'une facile corruption, et pourtant doués d'une disposition contraire et opposée à la corruption. Or, le principe de conservation, d'autonomie de la nature vivante, ne peut pas être passif, donc matériel ; seule l'âme est à même de raconter la vie comme pouvoir de suspendre temporairement un destin de corruptibilité.
En des termes moins chargés de métaphysique, Bichat reprend à son compte la vision de Stahl, notamment lorsqu'il commence ses Recherches physiologiques sur la vie et la mort par la formule célèbre très connue :
"La vie est l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort".
Il est vrai qu'il récuse l'idée d'un "principe vital", mais en définissant la vie comme conflit entre les "forces" ou "propriétés vitales" et les propriétés physico-chimiques, il demeure dans la droite ligne des conceptions animistes ou vitalistes. Il serait trop long de développer ici les inconséquences liées à une vision purement antagoniste des processus vitaux d'un côté et des processus physiques de l'autre (les seconds ne pouvant en réalité être pensés que comme fondements des premiers). Il nous suffit, dans l'optique de notre sujet, que les manifestations de la vie ont pour cause un principe qui leur donne naissance et les dirige. En effet, "admettre que la vie dérive d'un principe vital, c'est raconter sa vie par la vie ; c'est introduire le défini dans la définition". Pour définir la vie, il faut donc se débarrasser de ce que l'on pourrait appeler une vision "manichéenne" des manifestations vitales et considérer l'originalité du vivant au sein même du domaine physico-chimique. Descartes est sans doute le premier à avoir contesté la validité des thèses animistes au profit d'une conception purement mécanique des phénomènes vitaux. C'est lui qui va déplacer la distinction animé/inanimé en distinction âme et corps c'est-à-dire entre hommes et machines vivantes ou artificielles. Ainsi, lorsqu'il compare dans la cinquième partie du Discours de la méthode les corps animaux à des machines faites par Dieu, il ne fait que retrouver des arguments déjà développés dans son Traité de l'homme. À la fin de celui-ci, il écrit en effet que les fonctions vitales découlent toutes naturellement de la seule disposition des organes qui composent la machine corporelle, à la manière des automates, si bien qu'il n'est nul besoin d'en référer à une âme végétative ou sensitive, ni à aucun autre principe de mouvement ou de vie autre que le sang et les esprits agités par la chaleur du feu qui brûle dans le cœur, feu qui est de même nature que n'importe quel feu. Cependant, s'il est rationnel de chercher l'explication des fonctions d'un organe tel que l'œil, ou d'un appareil tel que le cœur, dans la construction de modèles mécaniques, comme les iatromécaniciens l'ont tenté, il se révèle impossible d'expliquer par les seules lois de la mécanique galiléenne ou cartésienne la formation générative d'organes ou d'appareils dont la coordination fonctionnelle est précisément ce qu'on entend par la vie du vivant. La vie n'est qu'une résultante de l'activité organisée de la matière organisée, mais que l'on invoque "l'organisation" ou la "structure", le problème demeure de savoir comment est apparue une telle structure des organismes. La structure n'est pas une propriété physico-chimique, ni une force qui puisse être la cause de rien par elle-même, car elle supposerait à son tour une cause. C'est pourquoi nous voyons dans les définitions mécanistes ou organicistes un échec aussi patent que pour les définitions animistes ou vitalistes, ce qui l'amène à affirmer qu'il ne peut exister de vue "a priori" sur la vie, les phénomènes vitaux ne pouvant être connus qu'a posteriori, comme tous les phénomènes de la nature.Doit-on alors renoncer à raconter la vie, ou est-il plus pertinent de restreindre nos prétentions afin de mieux circonscrire le "concept" de vie ?
On se comprend sans difficulté lorsque l'on parle de la vie, ce qui est assez pour justifier l'emploi du terme d'une manière exempte d'équivoques. Toutefois, "raconter" la vie n'est pas "connaître" la vie de sorte que l'exigence d'une définition semble demeurer, exigence qui nécessite au préalable un éclaircissement de la notion de définition même.
Qu'elle soit donc universelle, qu'elle soit propre, et enfin qu'elle soit claire. Or, ce sont précisément ces trois aspects qui paraissent ne pas pouvoir s'accorder dans les différentes définitions de la vie Dans la Critique de la raison pure, Kant écrit que "raconter, comme l'expression même l'indique, ce ne peut être, à proprement parler, qu'exposer originairement le concept explicite d'une chose "in concreto". Mais Kant tire de cette définition des conséquences qui doivent nous arrêter dans notre problématique. En effet, il conclut de telles conditions qu'aucun concept empirique ne peut être proprement raconter mais simplement "expliqué". Certes, la question reste posée de savoir si le concept de vie est ou non empirique, mais cette question se révèle inutile dans la mesure où Kant élargit l'impossibilité de la définition aux concepts donnés "a priori". Ceux- ci se dérobent à leur tour à l'opération définitionnelle puisqu'on ne saurait jamais "avoir la certitude que la représentation claire d'un concept (encore confus) donné a été explicitement développée qu'à la condition de savoir qu'elle est adéquate à l'objet". Par conséquent, Kant réserve les définitions aux mathématiques et préfère employer le mot d'exposition en place et lieu de celui de définition. Ainsi, sans aller jusqu'à considérer que seules existent des définitions de noms et non des définitions de choses, il pose l'impossibilité de raconter "substantiellement" la vie. On peut donc caractériser la vie, mais non la raconter car la vie, qui est ce qu'il y a de plus obscur, ne peut jamais servir d'explication à rien. Ce renversement épistémologique n'est pas tant l'abandon de toutedéfinition du vivant que l'adoption d'un point de vue "relationnel" ou "fonctionnel" sur les phénomènes vitaux. Il s'agit alors de rendre compte de la caractérisation du vivant et d’en observer le fait que la vie peut être racontée dans des bibliographies, autobiographies ou encore par des écrivains, philosophes ou êtres humains tout simplement. Mais il est fort possible que l'on est le mieux placé pour se connaître, mais on ne peut jamais tout savoir sur soi. Surtout on connaît sa vie mieux que personne. La raconter ne devrait présenter donc aucun obstacle. Ce faire avec sincérité ne dépend que du degré de duplicité de la personne, conteuse. Un homme peut donc raconter la globalité de sa vie en toute sincérité mais il est effectivement impossible de la narrer dans tous ses détails (et cela serait de toute manière inintéressant) car nous avons tous un jardin secret. Nous y enfermons des trésors pour certains et des horreurs pour d'autres, tout dépend de la moralité de chacun. Autrement dit, un sujet qui raconte sa vie, peut être sincère, bien que ce soit difficile. En revanche, même en étant sincère, ce qu'il dit pourra être erroné s'il se ment à lui même, s'il est persuadé de la véracité de ce qu'il dit, si l'image et l'interprétation qu'il se fait de sa vie n'est pas fidèle à la réalité.
Quelle que soit notre attitude par rapport aux débats épistémologiques relatifs au problème de la vie, chacun de nous ne peut s'empêcher de garder un lien intuitif à celle-ci. En effet, aussi naïve que puisse paraître l'évidence commune à l'égard de la vie, nous ne pouvons nier la compréhension presque mystérieuse que nous avons des manifestations vitales. Il est significatif que la distinction entre l'animé et l'inanimé (pris ici dans un sens moderne, c'est-à-dire entre l'organique et l'inorganique) soit une distinction opérée avec précision dans les langages les plus primitifs, à un stade totalement préscientifique. En ce sens, la philosophie ne manquerait donc pas de pertinence dans son opposition de la vie à l'inanimé, car c'est bien la séparation entre l'organique et l'inorganique qui constitue le fondement de toute spécification du vivant. Qu'il faille donc raconter sa vie dans ses formes les plus simples afin de connaître ce qui constitue réellement sa spécificité et à mettre en évidence les différences qui existent entre corps inorganiques et corps vivants, par l'examen de leurs "caractères essentiels" et donc très difficile. Premièrement, le maintien de la vie suppose que les êtres organisés conservent un écart avec leur "milieu", tout en ayant avec lui des échanges. Il y a donc une individualité propre au vivant, reposant sur une organisation qui leur permet de faire jouer les lois physiques en les orientant d'une autre manière que ce qui se passe dans les corps bruts (entre autres de puiser dans le milieu de quoi se nourrir). On ne peut donc raconter sa vie comme une faculté autonome des conditions physiques, dont elle tire au contraire son origine. En d'autres termes, les caractères énoncés précédemment s'appliquent bien à la vie, ils n'en constituent pas selon lui la spécificité de les raconter...
Dans notre première partie, nous avons constaté que la vie pouvais signifier différents contexte et qu'il n'y avait pas de nature propre à la vitalité. Cependant, nous contentant alors d'une simple "exposition" des caractères vitaux (comme le préconisait Kant), nous avons à nouveau mis au jour les difficultés, voire l'impossibilité de caractériser le vivant de manière univoque. Or, cette impossibilité ne peut pas être uniquement imputée à la complexité des phénomènes organiques eux-mêmes, mais plus encore, nous voudrions montrer qu'elle relève d'une attitude plus générale à l'égard de la vie. La vie se comprend comme élan créateur, c'est-à-dire comme mouvement ou flux, alors que l'intelligence, entendue comme "puissance indéfinie de décomposer selon n'importe quelle loi et de recomposer en n'importe quel système" ne peut porter que sur le discontinu, l'immobile ou le mort. Ce fait de raconter sa vie, seule la philosophie ou la métaphysique, autrement dit l'intuition, est à même de la restituer. Que l'on adopte ou non cette vision de raconter, celle-ci a le mérite de poser le problème de l'explication du vivant. Une telle problématique est explicitée de façon pertinente car nous constatons que pour raconter sa vie il faudrait pouvoir interpréter tout se que l’on voit et pouvoir donc expliqué tout se qui se passe dans une vie. Or cela est quasiment impossible comme nous avons constaté avant car il y a trop de phénomènes dans la vie et trop de bouleversements, cataclysmes ou encore catastrophes et évolutions naturelles pour que nous puissions réellement raconter ce que l’on vie. Donc tout être vivant est un objet, une chose, qui se trouve dans son propre monde humain. Nous examinons les organes de l'être vivant et la combinaison de leurs actions mais nous ne pouvons peut les raconter tellement que ces actions sont précises et complexes, donc le raconter serait comme si celui qui nous écoute n’examinerait sans même savoir de quoi nous parlons ou encore l’examinant en tant qu’inconnu tout simplement. Le biologiste purement qualifié en revanche se rend compte que cet être vivant est un sujet qui vit dans son monde propre dont il forme le centre mais lui-même plus expérimenté aurait tout de même du mal à expliquer et détailler se qu’il fait avec précision. On ne peut donc pas réellement si facilement que nous le pensons raconter sa propre vie comme nous croyons le faire tout les jours en discutant avec une personne car une vie on la vit et non nous la racontons.Il s'agit en effet donc de redonner une place à la notion de finalité dans la compréhension des phénomènes, compréhension que l’on confond avec l'enchaînement de toutes ces différentes choses, objets et être qui nous entourent. En vérité, la raison permet parfois grâce aux médias et au différents professionnels, ou encore nos parents d'expliquer certains phénomènes (et en premier lieu les phénomènes vitaux). En d'autres termes, l'homme de science qui fait usage pour comprendre son objet de principes finalistes ne prétend certes pas qu'ils constituent le dernier mot de la recherche mais il constate seulement qu'en accueillant les phénomènes, il progresse plus facilement dans sa démarche d'investigation et donc comprend mieux se qu’il fait, mais il fait toujours cela pour lui et non pour les autres et c’est ainsi qu’il est donc plus facile de comprendre que de faire comprendre. Toutefois, ne revenons-nous pas ainsi en arrière si, nous racontons la vie comme la manifestation organique d'un processus dirigé mais non intentionnel ?
Dans notre introduction, nous avons pointé l'ambiguïté contenue dans les termes "on" et "peut", sans que jusqu'ici nous n'y ayons prêté attention. En vérité, nous pensons avoir montré que le biologiste peut définir et raconter le vivant, c'est-à-dire le caractériser en s'interrogeant sur les relations fonctionnelles communes à l'ensemble des vivants d'une part, et sur sa propre démarche scientifique d'autre part. Le philosophe quant à lui ne paraît pas pouvoir apporter d'éléments nouveaux à une telle définition. Néanmoins, il se doit d'élargir le champ biologique à une dimension "existentielle". Dès lors, c'est l'individu lui-même qui doit se prononcer sur ce qu'est sa vie. Car finalement, la question que se pose chacun de nous n'est pas tant de savoir si on peut raconter sa vie. Bien plus, nous devons tous "raconter" notre vie afin d'inculquer un peu de sens à ce qui pourrait totalement en être dénué. C'est ainsi que la mort revêt pour l'homme un caractère essentiel à la définition de la vie. Pourtant, si la mort peut être considérée comme "l'outil" indispensable à la survie des différentes formes de vie, elle apparaît de plus en plus comme "accidentelle" à la vie. Aussi, si c'est la connaissance de son essentielle précarité qui confère à la vie sa valeur, c'est parce que nous ne pouvons raconter notre vie que relativement à un vécu qui nous est propre et sans connaître le futur. En définitive, raconter sa propre vie, c'est s'interroger sur l'intégralité de notre rapport au monde et donc tenter de comprendre l'incompréhensible et en particulier notre présence, et le pourquoi du comment nous sommes la. Car certes nous racontons notre vie mais jamais nous saurons comment nous pouvons la raconter. Grâce à quoi et qui je peux raconter ma vie aujourd’hui.
Le premier procédé dont doit user le dialecticien est celui de la synthèse, c'est-à-dire qu'il doit ramener à une seule idée les notions éparses concernant un sujet et de se qui l’entour afin d'en obtenir une bonne définition. Cependant, s'il est vrai qu'une bonne compréhension des termes employés est indispensable au discours, il apparaît que pour raconter sa vie,il faut déjà principalement savoir de quelle base nous partons et de quoi nous parlons pour ne pas mentir ou émettre certaines hypothèses qui seraient contraire au naturel ou encore le réel. Il n'en demeure pas moins que le biologiste est à même de caractériser le vivant dans ce qu'il a de spécifique. Certes, nous pouvons prendre un biologiste comme étant l’exemple de se qui nous entour mais tout n’est pas prouvé par celui-ci et donc personne en particulier ne connaît l’intitulé exacte de notre vie, mais ce saut structurel doit bien être interprété qualitativement et non quantitativement. En ce sens, il reste un mystère de la vie dont il faut à la fois reconnaître la beauté et s'efforcer de mieux en cerner les contours. Car la "définition" de la vie n'est pas seulement une question de fait, car elle est aussi une question de droit dans la mesure où elle est au cœur de l'ensemble des débats modernes en matière de tout le monde. Plus encore, elle engage tout entière la conception de ce qui fait notre vécu. C’est ainsi que nous pouvons en conclure que "La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie" c'est-à-dire que la vie n’est pas payante pour y parvenir mais rien ne vaut se que nous voyons et nous vivons grâce à celle-ci et donc que beaucoup de mystère sur cette dernière reste à être élucidé.